Vendredi 25 novembre nous étions en famille à l’UNESCO où je recevais un prix Man and Biosphère (suite à mon prix « innovation » de la Biosphère Fontainebleau-Gâtinais) des mains de l’ambassadrice de la France à l’UNESCO Véronique Roger-Lacan et participais à une table ronde « recréer du lien entre l’homme et la nature » animé par Mathieu Vidard (la terre au carré, France Inter). Mon fils Armand étant un grand fan de ses émissions, il était très heureux. Ce fut l’occasion pour moi de présenter mon rapport aux arbres, ma pratique du bois, notamment tout le travail du bois vert avec les jeunes. L’occasion aussi pour nous de découvrir les projets passionnants des autres lauréats et de parcourir le salon « l’université de la terre » avec tous ses intervenants.

Merci au jury de la Biosphère Fontainebleau-Gâtinais pour le trophée « innovation », sa présidente Béatrice Rucheton son vice-président Jean Claude Delaune-Albertini et sa Directrice adjointe Auxane Buresi présents lors de la cérémonie ainsi qu’à l’équipe de MAB France.


Cette semaine, comme deux jours par mois depuis 3 ans j’animais un atelier de taille de cuillères en bois vert avec les jeunes de la Mission Locale de la Seine et du Loing à Champagne-sur-Seine 77, invité dans les locaux du centre social. Nous partons d’un tronc de noisetier récolté en forêt de Fontainebleau (avec une cession de l’ONF) quelques jours avant pour ensemble pratiquer la taille du bois vert et arriver en fin de journée à une belle cuillère utilisable tout de suite. La pratique du bois vert (hache, plane et couteau), plus facile à tailler manuellement que du bois sec, procure un vrai plaisir pour les jeunes qui gagnent alors en confiance, en maîtrise de soi, en motricité(travail avec tout le corps) et en autonomie. La satisfaction est entière quand le soir ils peuvent apprécier un bel objet réalisé par leurs mains, sorti d’un arbre. Je sais me mettre en retrait quand il faut pour laisser le groupe coopérer, rire, échanger en autonomie. J’ai remarqué que le contact direct avec le bois et l’immédiateté du résultat sont éclairants et parlants pour les jeunes. C’est du concret. Pas besoin de notation ou d’évaluation : le bois est révélateur, chaque coup avec un outil permet au jeune, en autonomie, de voir si il a eu le bon geste, la bonne intensité, le bon souffle, la bonne amplitude, le bon affûtage.

Je leur mets le matin une hache dans les mains et ils sont donc tout de suite confrontés à l’importance de leur geste, de leur posture, de leur attitude. Ils sont pleinement responsables de leurs gestes et de leurs conséquences. Le plaisir est aussi pour moi car chaque journée est l’occasion d’apprendre, nous co-apprenons. J’apprends de chacun de mes stagiaires. Ils m’apportent tous et font évoluer ma pratique depuis 3 ans.